jeudi 23 juillet 2015

composantes du PIB : homme, cheval, énergie

Précédemment sur ce blog, j'ai développé la notion de PIB humain et PIB énergétique. Cela reposait sur l'équivalence entre l'énergie stockée dans les combustibles fossiles et l'énergie restituée par l'effort physique d'un homme en bonne santé. Manicore a développé à ce propos la notion d'esclave énergétique, démontrant avec pédagogie que l'énergie fossile bon marché met à notre disposition un nombre d'esclaves virtuels que nous ancêtres n'auraient pas pu imaginer :
Mes conclusions précédentes montraient que la part humaine du PIB a fortement diminué depuis 1945 pour devenir très faible aujourd'hui, inférieure à 1%, le PIB humain restant lui relativement stable :

Si l'on remonte plus loin dans le passé, l'énergie fossile occupait une place moins importante et une partie de travaux agricoles étaient réalisés par des chevaux de trait, dont le nombre a ensuite radicalement diminué.

L’utilisation des chevaux de trait en tant qu’outil de traction a toujours existé.
Au début du 19ème siècle, il y avait 3 millions de chevaux de trait en France. De la fin du 19ème siècle à 1945, le cheptel chevalin français comptait deux millions et demi de têtes. Depuis 1950, ce cheptel a été considérablement réduit, la mécanisation, le faible prix des carburants et l’augmentation de la taille des exploitations dans une volonté de productivisme, ayant eu des répercussions irréversibles sur la traction hippomobile. En 1990, on ne recensait que 200 000 chevaux de trait et de mules, surtout utilisés pour la production de viande. En 2004, seulement 110 00 chevaux en France.

Plusieurs sources permettent d'établir des équivalences entre le travail mécanique assuré par un cheval de trait et celui assuré par l'homme ou le tracteur.

A titre d'exemples :
Le cheval de trait n’est pas aussi performant que les engins mécaniques mais sa force de traction est malgré tout considérable : il peut fournir un effort d’une valeur égale à son poids (près d’une tonne) pendant 15 secondes.
Le cheval a un rendement énergétique de 20% à comparer aux 6% du tracteur.
Un cheval de 800kg rend disponibles 36 mégajoules/jour en traction, soit 10kWh mécanique disponible, en 10 heures de travail intensives. 
Ou encore, par l'indispensable Manicore: un être humain au travail restitue 0,05 à 0,5 kWh d'énergie mécanique par jour ; un tracteur de 70 kW développe la même puissance que 100 chevaux, ou 1000 hommes.

Une fois établie une formule de conversion entre les heures de travail humain, les heures de travail équin, et la consommation d'énergie, étant données les séries longues de la population active (hommes et chevaux), de la consommation d'énergie primaire et du PIB national, on peut découper le PIB entre ces 3 composantes :

A nouveau, pour garder visibles les parts humaine et équine du PIB tout en visualisant l'explosion du PIB national, on doit avoir recours à l'échelle logarithmique :
Manicore estime que chaque Français a l'équivalent de 400 à 500 esclaves à sa disposition 24 heures sur 24.
Si on considère qu'en 1820 chaque français consommait 20GJ de biomasse par an pour usage thermique, et que chacun des 3 millions de chevaux fournissait l'énergie mécanique équivalente à celle de 10 hommes, nos ancêtres du début du 19ème siècle avaient chacun moins de 10 esclaves à sa disposition.

La raréfaction et le renchérissement des énergies fossiles, voire les mesures responsables que nous devrions prendre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, peuvent-elles faire revenir la traction animale à l'ordre du jour ??

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