lundi 19 juin 2017

le long terme

Je retrouve chez Augustin de Romanet le besoin de retrouver une vision de long terme, que je défends depuis longtemps.
Il pointe les dérives d'une société happée par la vitesse : politique avançant par à-coups médiatiques, finance avide de rentabilité immédiate, consommation frénétique érigeant en idole de biens brûlés le lendemain, emplois précaires, couples soumis aux rythmes changeants de désirs pressant et impérieux. La réaction publique se réduit trop souvent à une réaction publique.
Cette agitation permanente et frénétique du monde ne s'accompagne ni d'un désir ni d'une capacité à anticiper et à donner du sens à ce mouvement.
Jean-Louis Servan-Schreiber décrit ce phénomène avec une métaphore éloquente : "Nous sommes dans un bolide dont la portée des phares diminue en proportion de son accélération".
[...] dans notre rapport au temps, Augustin de Romanet voit la concurrence entre trois manières d'envisager l'avenir :
Pour les traditionalistes, qui se réclament d'une idéologie "passéiste", le futur n'existe n’existe qu'en tant que retour vers un passé idéalisé.
Pour les libéraux, partisans d'une idéologie "présentéiste", le futur est pensé comme un prolongement et un accroissement du présent.
Pour les révolutionnaires, qui développent une idéologie "futuriste", l'avenir ne peut être qu'un renversement radical du passé et du présent.

Entre ces trois approches, je souhaiterai voir émerger une approche équilibrée et responsable, dans laquelle des femmes et des hommes instruits de leur Histoire, de sa part d'ombre et de lumière, en paix avec leur présent et conscients des enjeux, pourront s'engager dans la construction d'un avenir durable, vers un société du "mieux" (et non du "plus").

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