samedi 5 septembre 2015

indicateurs alternatifs

Un indicateur doit servir à se fixer des objectifs (indicateur de cap : on cherchera par exemple à le maximiser) ou à alerter pour anticiper les difficultés (indicateur d'alerte : s'il dépasse un certain seuil, on doit prendre des actions rapidement).

Un seul indicateur est plus lisible pour le grand public que plusieurs.

Mais le risque d'un indicateur composite comme l'Indicateur de Progrès Qualitatif proposé par Jean-Marie Harribey est de laisser penser que la diminution d'un paramètre (par exemple lié à une augmentation des émissions des gaz à effet de serre) peut être compensé par l'augmentation d'un autre (par exemple le revenu par habitant ou le taux d'alphabétisation).
Les indicateurs permettant la substitution du capital naturel (ressources naturelles) par du capital artificiel (richesse créée) mènent à des modèles de durabilité faible (ceci étant le terme habituellement utilisé, que je reprend ici sans jugement de valeur). C'est le cas de l'épargne nette ajustée proposée par la commission Stiglitz.
Ce type d'indicateur composite peut assurer la fonction d'indicateur d'alerte si on surveillait sa progression, ou de comparatif entre pays ou zones géographiques, ce qui apparaît dans les graphiques ci-dessous :

Face au concept de durabilité faible, on trouve celui de durabilité forte, et j'apprécie les conditions citées par Herman Daly :

  • le rythme de consommation des ressources renouvelables ne doit pas excéder le rythme de régénération de ces mêmes ressources ;
  • le rythme de consommation des ressources non renouvelables ne doit pas excéder le rythme auquel des substituts renouvelables et durables peuvent être développés ;
  • le rythme d’émission de pollution ne doit pas excéder la capacité de l’environnement à absorber et assimiler cette pollution.

  • Les seules composantes d'un indicateur composite qui ne devraient pas pouvoir être substituées par d'autres sont ceux mesurant la viabilité humaine à long terme sur Terre.
    Pour éviter le travers de la compensabilité d'une composante partielle d'un indicateur composite par une autre,on pourrait introduire un effet cliquet. Par exemple, au delà d'un certain seuil d'émissions de gaz à effet de serre, le poids relatif de la composante impactée pourrait augmenter.

    Mais ma solution préférée pour l'instant serait de partir d'un indicateur composite (comme l'indicateur de progrès qualitatif, l'indice de développement humain ou l'indice de bonheur mondial), et de le diviser par l'empreinte écologique, à l'instar du Happy Planet Index.

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