lundi 18 décembre 2017

médias et démocratie : constat

Premier constat : en débroussaillant un peu la jungle des participations, les médias français sont extrêmement concentrés dans les mains d'une dizaine de groupes industriels et financiersComme l'écrit Osons Causer, dix milliardaires possèdent l'immense majorité des médias français.

Deuxième constat : les groupes qui possèdent les médias n’ont pas ce métier comme activité unique ou première. Il s’agit même de groupes qui ont comme particularité d'avoir l'Etat pour client, de dépendre économiquement de l’Etat, donc du pouvoir politique.
Comme l'écrit Marie-Anne Kraft, le pouvoir politique dépend du pouvoir télévisuel en même temps que les groupes contrôlant les médias télévisuels peuvent utiliser le pouvoir conféré par la télévision au bénéfice de leurs autres activités (défense, bâtiment, téléphone...).

Ces deux facteurs représentent une menace pour la démocratie.

D'abord parce que l'apparente pluralité des médias cache en fait peu d'acteurs, et peu d'acteurs très semblables. Ceux-ci peuvent décider de l'importance donnée à chaque sujet et orienter le traitement de l'information, formant et déformant notre réalité, décourageant la réflexion personnelle et l'engagement citoyen. On rejoint la thèse de la "fabrique du consentement", selon laquelle l'opinion publique en démocratie doit être consciencieusement contrôlée.

Ensuite parce que posséder des médias est un enjeu d’influence, tant sur des clients ou partenaires privés que sur les décisions étatiques. Entre les mains de grands groupes industriels et financiers, les entreprises médiatiques sont des outils d’influence en faveur des politiques qui préservent leurs intérêts. Les chaînes de télévision (et les instituts de sondage) donnant plus ou moins de visibilité et de crédibilité aux candidats à une élection ou aux partis politiques, les groupes industriels et financiers qui les possèdent peuvent s'attendre à un "retour d’ascenseur" (voire le réclamer) en récompense d'avoir pesé dans l'issue du scrutin. Vieille controverse : les médias font-ils l’élection ? Sans aller jusqu'à parler de corruption, cela me parait présenter un risque de trafic d'influence tacite et par anticipation, voire inconscient.
Passons maintenant aux propositions...

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