samedi 29 janvier 2011

Vive l'Europe !

L'Union Européenne est mal aimée de ses habitants. Elle fait un bouc-émissaire facile à utiliser.
Les responsables nationaux des pays de l'Union ont la fâcheuse tendance à utiliser l'Europe pour masquer leur impuissance, notamment leur abandon de pouvoirs aux milieux économiques. On justifie l'inaction en rappelant des règles européennes qu'on s'est pourtant donné, comme les critères de convergence de Maastricht ou le Pacte de stabilité et de croissance. On accuse les technocrates européens de former un groupe coupé des réalités quotidiennes, et les politiques européennes de coûter cher.
Je reconnais enfin une critique justifiée: l'Union Européenne ne protége pas assez ses citoyens.

Mais il n'est rien qu'on ait fait qu'on ne puisse défaire.

Dans ce monde du début du XXIème siècle, où décollent économiquement et démographiquement des pays immenses comme l'Inde, le Brésil ou la Chine, et où les pays européens n'ont plus le poids indu que leur donnaient leurs colonies mais garde le poids immense que leur donnent leurs histoires, leurs philosophies, leur économie, il me semble que l'Europe devrait se renforcer et permettre aux européens de mettre en place des solutions communes innovantes.

Je propose donc la Révolution Européenne !


Ce ne sont pas les responsables nationaux qui la feront, car ils auraient trop à y perdre. Cela doit donc venir des citoyens.
Je propose que la chambre basse du parlement européen soit élu au suffrage universel direct et à la proportionnelle, avec des listes européennes identiques dans tous les pays, pour lesquelles tous les européens pourront voter. Une règle de composition des listes sera de respecter au sein de la liste le poids démographique de chaque pays. Au 1er janvier 2009, le pays de l'UE le moins peuplé est Malte (400.000 habitants): ce pourrait être l'équivalent d'un candidat sur une liste, ce qui ferait des listes de 1205 candidats (dont 199 allemands, 156 français, 149 grand-bretons, 145 italiens, 111 espagnols, 92 polonais, 52 roumains, etc...).
Ce mode de scrution obligerait à un débat européen, sur des sujets européens.
Le suffrage par liste me parait plus interressant que le scrution majoritaire, car la constitution de listes permet de réunir des personnes aptes à se faire aimer et élire, et d'autres aptes à penser au long terme et à gouverner. Le scrutin majoritaire parait actuellement très efficace pour désigner le candidat le meilleur pour séduire (ce qui n'est déjà pas loin de tromper) et ayant la plus grande ambition pour lui-même, qui a bien peu de chance d'être aussi le meilleur pour gouverner et ayant le plus grand souci du bien commun. Voilà comment nos élus actuels se trouvent démunis quand ils se trouvent aux responsabilités face à des problématiques économiques, diplomatiques ou financières complexes (et ce d'autant plus qu'on élit maintenant des candidats n'ayant pas été formés à appréhender ces problématiques).
On conserverait le nombre actuel de députés (736) afin de pouvoir réutiliser les batiments et structures existantes.
Le rôle de cette chambre basse serait de discuter et de voter les lois européennes.


Le bicamérisme est la tradition institutionnelle de la très grande majorité des pays de l'Union: le parlement européen comprendrait également une chambre haute, sur des modalités à définir.

Enfin, dans ces institutions européennes nouvelle formule, on supprimerait la Commission (institution tant décriée par son mode de nomination peu démocratique et son absence de transparence). Un gouvernement fédéral la remplacerait en tant que pouvoir exécutif, chargé de gérer la politique éuropéenne courante et de faire appliquer les lois européennes.

Car c'est bien d'une Europe fédérale dont je parle ici.

Assez classiquement dans un cadre fédéral, les affaires étrangères, la défense, l'environnement, les grandes lignes de l'économie (dont la gestion des protections sociales harmonisées) seront du ressort de l'Union Européenne. L'enseignement, les affaires culturelles, la police, l'administration locale resteront du ressort des pays européens.

Cette nouvelle Union Européenne aurait le poids que lui donnera la collecte de l'impôt fédéral, notamment les taxes harmonisées sur les importations. L'Union Européenne financera les activités relevant de ses compétences, et reversera aux pays des budgets tenant compte de leur poids démographique et économique.

Je vous en dit plus prochainement !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire