mercredi 5 octobre 2016

Investissements à Très Long Terme

J'ai cité précédemment les actions des transition énergétique, priorisées selon leur coût et leur potentiel de réduction d'émissions de gaz à effet de serre. Nouvelle Donne résume les axes qui permettront d’obtenir des résultats rapides dans la lutte contre le dérèglement du climat : efficacité énergétique, évolution des usages, et passage aux énergies renouvelables en lieu et place des énergies fossiles. Cela demande de modifier nos modes de production et de consommation, penser une activité humaine raisonnée et économique en ressources naturelles, développer l’agroécologie, l’agroforesterie, la permaculture, les circuits courts. Nous devons développer les modes de transports collectifs et propres. Nous devons investir massivement dans la rénovation thermique des bâtiments.

Au cours de mes lectures, j'ai noté que Philippe Murer chiffrait un plan d'investissements de transition énergétique à 1573 milliards d'euros sur 20 ans (soit 80 milliards d'euros par an), et considérait que le financement ne peut être que public au vu des enjeux et de la faible rentabilité à court terme de ces investissements.
Nouvelle Donne propose un plan Marshall pour le climat, par un traité européen qui donnerait à chaque pays un droit de tirage de 2% de son PIB, pendant 20 ans, pour des travaux d'économies d'énergie et de développement des énergies renouvelables. Pour la France, cela signifie 40 milliards d'euros par, à taux zéro, pendant 20 ans.
La Fabrique Écologique estime les besoins en investissement pour la France sont de l’ordre de 60 à 70 milliards d’euros par an, soit environ 3% du PIB national. A l’échelle européenne, les dépenses devant être consacrées à la transition énergétique sont estimées à 350-400 milliards d’euros par an sur 10 ans, soit, là-encore, environ 3% du PIB européen. "La puissance publique n'étant pas en mesure d’assumer seule et directement la charge de ces investissements", et les citoyens étant de plus en plus concernés par la question, la Fabrique Écologique propose de mettre en place un label « transition énergétique » pour les produits financiers, afin de mettre l'épargne au service de la transition énergétique.
Le comité Bastille propose un plan de financement de la transition biocompatible : financer les Investissements à Très Long Terme (ITLT, à un horizon de 30 à 100 ans) par la Banque Publique d'Investissement en empruntant 1000 milliards d'euros sur 10 ans. Ce qui permet d'attirer ces investisseurs, c'est la mise en place de la Taxe à l'Actif Net, que le comité Bastille nomme aussi Impôt Progressif sur le Patrimoine Dormant (IPPD).

Ces différentes propositions de financement peuvent se compléter : avant que l'épargne du grand public soit attiré vers les placements labellisés "transition énergétique" par la mise en place de la TAN et suive à hauteur de 100 milliards d'euros par an, le financement public peut fournir les fonds nécessaires, mais cela doit être strictement encadré, d'où cette limite annuelle de 2% du PIB, environ 40 milliards d'euros.

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