mardi 18 octobre 2016

promesses des candidats, dépenses des élus

Wikipedia l'affirme : "les pratiques électoralistes des élus politiques peuvent conduire à la pratique de mauvaises politiques budgétaires : les gouvernements en place augmentent classiquement les dépenses publiques à l’approche des élections".

Je lis dans "Le management de la performance publique locale", de M. Guenoun : "Ce sont essentiellement les travaux de Buchanan et Tullock (1962) qui ont jeté les bases de cette approche en étudiant les décisions politiques. Ces dernières, et singulièrement celles qui ont trait aux dépenses publiques, dépendent d’un calcul et d’un raisonnement comparant les coûts et les avantages. A l’image du marché, l’Etat est conçu comme un mécanisme à travers lequel les hommes tentent de réaliser leurs objectifs. Les politiciens cherchent à être réélus, ce qui crée un cycle politique de dépenses (élevées à la veille des élections). Ainsi, l’homme politique a pour but l’accès ou le maintien au pouvoir : pour y parvenir, il tend à multiplier les actions de redistribution et d’équipement publics, afin de satisfaire les revendications de groupes de pression dont le soutien est jugé comme indispensable. Les dépenses à financer sont donc celles voulues par l’électeur-médian (au centre de l’échiquier politique). En conséquence, l’accroissement des dépenses publiques ne correspond pas à l’intérêt général mais à des intérêts particuliers."

Le candidat est tenté de cibler dans ses promesses les électeurs dont il a besoin du soutien, en augurant du taux de croissance dont il a besoin pour faire ces dépenses, alors que ce taux de croissance (du PIB) dépendra surtout de l'énergie (démagogie sans énergie, selon Manicore).

Le candidat est tenté de promettre de réduire les prélèvements et d'augmenter les dépenses.
L'élu candidat est tenté de présenter un budget trop optimiste par rapport à la situation réelle.
Le candidat fraîchement élu termine finalement sa première année avec un solde plutôt négatif, comme analysé ici
L’AFEP a étudié les résultats des finances publiques enregistrés lors des onze années « électorales » depuis 1974 (présidentielles ou législatives) : « Il en ressort que le solde public s’est amélioré à quatre reprises par rapport à l’année précédente, soit environ un cas sur trois. A chaque fois cette amélioration s’est accompagnée d’une hausse du taux de prélèvements obligatoires, supérieure à celle du taux de dépense. », résume Olivier Chemla. Dans les sept autres cas étudiés par l'AFEP, la hausse du déficit au lendemain d’élections s’explique principalement par une progression des dépenses et, à un degré moindre, une baisse du taux de prélèvement obligatoire. Autrement dit, seuls les candidats ayant augmenté les impôts dès leur arrivée au pouvoir ont réussi à réduire les déficits. Les autres, à peine élus, se sont empressés de réduire les taxes pour remercier leurs électeurs, avec des résultats négatifs sur les déficits.

On lit effectivement ailleurs que "les programmes d’austérité proconjoncturels sont apparemment moins répandus durant les années électorales" dans les pays de l'OCDE.

Pas très encourageant... Est-ce que limiter le nombre de mandats consécutifs à 2 est suffisant pour lutter contre ces mauvaises habitudes?

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