Je suis tenté d'adhèrer à ce préambule d'Utopia :
déconstruire les aliénations de nos sociétés dites « développées » et notamment : le dogme de la croissance comme solution à nos maux économiques, la croyance en la consommation comme seul critère d'épanouissement individuel, la centralité de la valeur travail comme seul mode d’organisation de la vie sociale. Nous pensons qu’il est aussi nécessaire de s'interroger sur la notion de progrès et l'usage de plus en plus controversé qui en est fait.
Juste quelques idées pour contribuer au débat et préparer nos avenirs, par un bricolo de la politique et de l'économie.
lundi 31 août 2015
(6) énergie, PIB, intensité énergétique
J'en étais resté au tableau suivant :
et un tableau synthétique extrait d'une note intitulée "Croissance sans CO2 ?" :
"On prendra les objectifs du Giec. L’objectif plancher est une réduction de 50 % des émissions entre 2000 et 2050. Il correspond à une stabilisation de la concentration de CO2 à 490 ppm et un réchauffement de 2,4 degrés. L’objectif ambitieux est une réduction de 85 % des émissions qui vise à stabiliser la concentration à 450 ppm et à réduire à 2 degrés le réchauffement. Les émissions de CO2 devraient donc baisser chaque année de 2,1 % et 4,8 % respectivement alors qu’elles n’ont jamais cessé d’augmenter jusqu’ici (en tout cas avant la crise). L’évolution de l’intensité en CO2 est évidemment décisive. On fera deux hypothèses simples : la baisse au même rythme que celui des 40 dernières années, soit 1,5 % par an et une baisse deux fois plus rapide (3 % par an). On peut considérer que même la première hypothèse peut être considérée comme optimiste en ce sens qu’elle postule l’absence de « rendements décroissants » de la réduction de l’intensité énergétique. On pourrait au contraire considérer que cette réduction sera de plus en plus difficile et que les premières tonnes de CO2 sont les plus faciles à économiser. Avec ce calibrage, l’intensité énergétique retrouverait à la fin du siècle son niveau du début de la révolution industrielle."
D'autres que moi arrivent donc aux mêmes conclusions par d'autres calculs.
Michel Husson creuse la question : quel est le taux de croissance du PIB mondial compatible avec la baisse nécessaire des émissions de CO2 ?
croissance annuelle de l'efficacité énergétique du PIB énergétique
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croissance annuelle du PIB
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France entre 1973 et 2010
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1,53%
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6,33% (PIB énergétique)
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diviser par 4 la consommation d'énergie carbonée à l'horizon 2050
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3,22% si l'on veut obtenir une croissance annuelle
du PIB de 2% |
2%
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scenario negaWatt
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2,30%
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0,40%
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scenario ADEME
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3,50%
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1,80%
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et j'en tirais la conclusion qu'il fallait nous préparer à une stagnation ou une diminution du PIB.
Michel Husson s'est également livré à un travail de prospective, dont voici une courbe particulièrement intéressante :et un tableau synthétique extrait d'une note intitulée "Croissance sans CO2 ?" :
"On prendra les objectifs du Giec. L’objectif plancher est une réduction de 50 % des émissions entre 2000 et 2050. Il correspond à une stabilisation de la concentration de CO2 à 490 ppm et un réchauffement de 2,4 degrés. L’objectif ambitieux est une réduction de 85 % des émissions qui vise à stabiliser la concentration à 450 ppm et à réduire à 2 degrés le réchauffement. Les émissions de CO2 devraient donc baisser chaque année de 2,1 % et 4,8 % respectivement alors qu’elles n’ont jamais cessé d’augmenter jusqu’ici (en tout cas avant la crise). L’évolution de l’intensité en CO2 est évidemment décisive. On fera deux hypothèses simples : la baisse au même rythme que celui des 40 dernières années, soit 1,5 % par an et une baisse deux fois plus rapide (3 % par an). On peut considérer que même la première hypothèse peut être considérée comme optimiste en ce sens qu’elle postule l’absence de « rendements décroissants » de la réduction de l’intensité énergétique. On pourrait au contraire considérer que cette réduction sera de plus en plus difficile et que les premières tonnes de CO2 sont les plus faciles à économiser. Avec ce calibrage, l’intensité énergétique retrouverait à la fin du siècle son niveau du début de la révolution industrielle."
D'autres que moi arrivent donc aux mêmes conclusions par d'autres calculs.
Les différents scenarii de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique nécessitent une hausse annuelle de l'efficacité énergétique (ou une baisse annuelle de l'intensité de CO2) bien supérieure à ce que nous avons su atteindre ces 30 dernières années, ou une baisse du PIB.
(pour une population mondiale de 9 milliards d’individus en
2050)
Sur ce dernier graphique, chaque droite correspond à la baisse des émissions de CO2 spécifiée à droite du graphique.
Conclusion : pour tenter de préserver les conditions de la vie humaine sur Terre, travaillons à accélérer la diminution de l'intensité CO2, et organisons la diminution du PIB mondial par habitant.
vendredi 28 août 2015
Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA)
Cette proposition présentée sur le site du parti pour la décroissance retient toute mon attention:
Elle reprend le principe de l'allocation universelle, elle étend le principe de la tarification progressive, et met en avant la monnaie locale complémentaire.
Elle permet donc à la fois de lutter contre l'extrême pauvreté, de promouvoir le juste usage des ressources naturelles et la sobriété, de re-localiser l'économie, de diminuer notre dépendance aux marchés financiers, de remettre le travail (salarié notamment) à sa place d'outil et non de valeur...
Elle reprend le principe de l'allocation universelle, elle étend le principe de la tarification progressive, et met en avant la monnaie locale complémentaire.
Elle permet donc à la fois de lutter contre l'extrême pauvreté, de promouvoir le juste usage des ressources naturelles et la sobriété, de re-localiser l'économie, de diminuer notre dépendance aux marchés financiers, de remettre le travail (salarié notamment) à sa place d'outil et non de valeur...
droit de tirage
Avant la tarification progressive, je propose d'instaurer un droit de tirage sur les ressources naturelles et énergétiques.
Cela consiste à créer un droit de prélèvement sur les ressources naturelles de base comme l’eau, le gaz et l’électricité, fondé sur la gratuité du bon usage et le renchérissement du mésusage.
Au début de chaque mois, à chaque citoyen alloué une quantité gratuite et jugée suffisante de ces ressources. Au delà de cette allocation, je propose de revenir à une tarification progressive : le prix devra augmenter de manière dissuasive voire prohibitive. Ce dispositif aura pour objectif d'assurer un minimum décent à tous autant que de promouvoir la sobriété et l'efficacité énergétique.
On retrouve cette proposition de droit de tirage dans la Dotation Inconditionnelle d'Autonomie.
Cela consiste à créer un droit de prélèvement sur les ressources naturelles de base comme l’eau, le gaz et l’électricité, fondé sur la gratuité du bon usage et le renchérissement du mésusage.
Au début de chaque mois, à chaque citoyen alloué une quantité gratuite et jugée suffisante de ces ressources. Au delà de cette allocation, je propose de revenir à une tarification progressive : le prix devra augmenter de manière dissuasive voire prohibitive. Ce dispositif aura pour objectif d'assurer un minimum décent à tous autant que de promouvoir la sobriété et l'efficacité énergétique.
On retrouve cette proposition de droit de tirage dans la Dotation Inconditionnelle d'Autonomie.
mardi 18 août 2015
uchronie (2)
C'est dans les années 1970 que les problématiques liées à la recherche d'une croissance permanente du PIB ont commencé à se diffuser dans le grand public.
Mais l'empreinte écologique mondiale avait déjà dépassé les capacités de la planète :
et la France vivait déjà depuis longtemps au dessus de ses moyens :
De petits calculs montrent que l'effet sur la réduction des émissions de CO2 (exemple = -40%) est d'autant plus marqué que la décision de figer notre PIB par habitant est prise tôt (exemple : 1975) et notre effort de baisse de l'intensité de CO2 du PIB est important (exemple : -1.53% par an).
Mais l'empreinte écologique mondiale avait déjà dépassé les capacités de la planète :
et la France vivait déjà depuis longtemps au dessus de ses moyens :
De petits calculs montrent que l'effet sur la réduction des émissions de CO2 (exemple = -40%) est d'autant plus marqué que la décision de figer notre PIB par habitant est prise tôt (exemple : 1975) et notre effort de baisse de l'intensité de CO2 du PIB est important (exemple : -1.53% par an).
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