lundi 9 décembre 2019

financement des retraites

Sujet d'actualité.

L'actuel système français ne pourra pas perdurer en l'état. Déjà déficitaire, son solde ne ferait que se dégrader selon le dernier rapport du conseil d'orientation des retraites :

Si l'on veut conserver le système, quels sont les leviers possibles?
1) augmenter le ratio actifs/retraités
2) augmenter les cotisations des actifs
3) diminuer les pensions des retraités

La solution à un vieillissement de la population ne peut pas être l'augmentation de la proportion de jeunes, car ces derniers seraient vieux à leur tour un jour et réclameraient donc encore plus de jeunes : c'est la fuite en avant, la situation ne ferait que s'aggraver. Il faut rechercher à stabiliser la pyramide des âges.
Augmenter les cotisations et/ou diminuer les pensions impacte directement le niveau de vie des foyers (le "pouvoir d'achat").
Reste l'option de reculer l'âge de départ à la retraite...

ou bien de tout changer, et de financer la protection sociale dans son ensemble non par des taxes sur le travail mais par une Taxe A la Consommation...

argent sale et politique

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dimanche 27 octobre 2019

décroissance

Un article qui m'a touché : « Il n'y a qu'une solution : décroître très fortement ».

J'en retiens quelques idées principales :
La croissance verte est une illusion.
Il ne faut pas consommer mieux, mais il faut ne pas consommer du tout dans 80% des cas, et mieux (c’est à dire avec moins de ressources) pour les 20% restants.
Une vie compatible avec la décroissance est très difficile à avoir en ville.
Nos gouvernants sont coincés, car décroître signifie réduire l'impôt collecté alors que nos Etats sont endettés et qu'il n'y a pas de vision partagée sur ce chemin de décroissance.
Comment donner l'opportunité aux citoyens de sauter le pas? sauter le pas, c'est-à-dire : partir à la campagne, manger ce que l’on produit et essayer d’être autonome sans jamais rien brûler ou utiliser d’énergies faussement renouvelables.

mercredi 19 juin 2019

flygskam --> fiets trots

Les Suédois ont inventé un nouveau mot : flygskam. Il illustre le sentiment de honte que ressentent les personnes sensibles au devenir de la planète face à l'idée de prendre l'avion et de participer aux effets néfastes du transport aérien sur l'environnement.

Quelques chiffres : on estime que 2% des émissions carbones mondiales découlent du transport aérien. Sur un trajet de 500km, un avion de ligne rejette entre 145 et 241kg de CO2 par passager. Avec en prime de l’oxyde d’azote, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre et des multiples particules fines qui restent dans l’air.

Quand on compare les émissions de gaz à effet de serre des différents modes de transport "modernes" (c'est-à-dire qu'on n'y trouve pas la marche à pied, le transport à dos de cheval ou les véhicules hippomobiles), on constate de grands écarts :

En même temps, l’avion n'est pas forcément le mode de transport le plus polluant, cela dépend du type de trajet, du nombre de passager et de la distance, comme expliqué ici.

Selon Céline Deluzarche :
Avec 13,41 gigatonnes de CO2 émis en 2016 dans le monde, le transport est le deuxième contributeur de gaz à effet de serre derrière la production d'énergie et d'électricité. Les trois quarts des émissions liées au transport sont dues aux camions, bus et voitures. La route a ainsi généré 5,85 gigatonnes de CO2 en 2016, selon l'AIE. Une hausse de 77 % depuis 1990. Avec 0,91 gigatonne par an, l'avion arrive deuxième. Le transport aérien est donc globalement responsable de 2,8 % des émissions de CO2 dans le monde.

ou encore :

Le transport ferroviaire parait bien être le plus efficace pour minimiser l'impact sur le climat d'un transport longue distance.

Que ce soit à propos de transport aérien ou automobile, il est intéressant de constater que progresse un sentiment de honte : honte de polluer, honte de contribuer au changement climatique, en clair de honte d'oblitérer notre futur. Ce sentiment pourrait déboucher sur des transports "climato-responsables", comme on a vu éclore le commerce équitable, la banque éthique ou les investissements socialement responsables (en prenant les pincettes qui s'imposent). Cela pourrait s'amplifier en une honte de rester passifs, inactifs face aux bouleversements de plus en plus inéluctables du climat.

Mais cela me parait particulièrement important de dépasser ce sentiment de honte pour ressentir la fierté de contribuer au changement dont le monde a vraiment besoin, pas le changement climatique redouté, mais un retournement de nos modes de vie, pour retrouver plus de temps, consommer moins d'énergie, émettre moins de gaz à effet de serre, avoir plus de joie et de simplicité.

En clair, passer du flygskam au fiets trots !!


vendredi 14 juin 2019

encourager les efforts de décarbonation

J'avais précédemment proposé une taxe carbone taxant l'importation en Europe et l'extraction en Europe des énergies fossiles, avec un mécanisme d'augmentation continue de cette taxe pour encourager les efforts de décarbonation.

Imaginons un instant un autre système :
Au delà d'un seuil de chiffre d'affaire, chaque entreprise devra présenter le bilan carbone de ses activités, et l'on calculera sur quelques années successives le contenu carbone de son activité, c'est-à-dire son ratio entre émissions de gaz à effet de serre et chiffres d'affaire, qu'on mesurera en TCO2/€. Ces chiffres seront rendus publics, ainsi que le contenu carbone des portefeuilles des fonds d'investissement, afin d'encourager les entreprises comme les investisseurs à faire des efforts pour diminuer leur impact carbone.
Les années suivantes, cette entreprise devra soit réduire ses émissions de gaz à effet de serre, soit réduire le contenu carbone de son activité, toujours mesurée en TCO2/€. Si ces 2 indicateurs sont en hausse, cette entreprise pourrait être taxée selon un système à définir (taux lié à la taxe carbone).

Pour les particuliers, le système pourrait être différent : on ne peut pas s'intéresser qu'au ratio entre émissions et revenu.
Dans la population mondiale, les 10% les plus riches sont responsables de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, quand les 50% les plus pauvres sont responsables de 10% des émissions.
Dans la population française, les 10% les plus riches émettent environ 4 fois plus de gaz à effet de serre que les 50% les plus pauvres.

Les classes aisées sont aussi celles qui émettent le plus de gaz à effet de serre : elles doivent avoir les moyens de réduire leurs émissions sans incitation financière. Les classes les moins aisées émettent moins de gaz à effet de serre mais nous avons aussi besoin qu'elles réduisent leurs émissions.

On pourrait donc pour les particuliers se fixer un seuil d'émission par personne :
* au dessus de ce seuil, si les émissions et le ratio entre émissions et revenu ne diminuent pas, la personne fiscale pourra être taxée selon un système à définir (taux lié à la taxe carbone).
* au dessous de ce seuil, si les émissions ou le ratio entre émissions et revenu diminuent, la personne fiscale pourra recevoir une aide selon un système à définir (taux lié à la taxe carbone).

Tout cela parait bien compliqué, pour passer un seul message :
On attend de chacun la diminution de ses émissions, à tous les niveaux de la société : l'Etat récompense cet effort et punit l'inaction.

jeudi 13 juin 2019

états d'âme des étudiants


Ce réveil de la conscience des futurs ingénieurs et cadres techniques, on le retrouve également chez les étudiants en école de commerce et d'autres formations, comme le prouve la diversité de la liste des signataires du manifeste étudiant pour un réveil écologique, dont je cite ici de larges extraits, autant parce que je m'y reconnais que parce qu'ils me paraissent significatifs de l'évolution des mentalités de ceux qui préfèrent inventer aujourd'hui le système de demain plutôt que faire tourner demain le système d'aujourd'hui :

"
Le fonctionnement actuel de nos sociétés modernes, fondé sur la croissance du PIB sans réelle considération des manques de cet indicateur, est responsable au premier chef des problèmes environnementaux et des crises sociales qui en découlent. Nos systèmes économiques n’ont toujours pas intégré la finitude des ressources ni l’irréversibilité de certaines dégradations écologiques. Nos systèmes politiques, contraints par l’expression d’intérêts contradictoires souvent éloignés de l’intérêt général, peinent à proposer une vision à long terme et à prendre des décisions ambitieuses effectives pour un renouveau de société. Nos systèmes idéologiques, enfin, valorisent des comportements individualistes de recherche du profit et de consommation sans limite, nous conduisant à considérer comme « normaux » des modes de vie pourtant loin d’être soutenables.
[...]
Nous sommes de plus en plus nombreux à penser qu’un changement radical de trajectoire est aujourd'hui l’option qui nous offre les perspectives d’avenir les plus épanouissantes. [...] Nous nous apercevons que le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incompatibles avec le fruit de nos réflexions et nous enferme dans des contradictions quotidiennes. [...] Nous, futurs travailleurs, sommes prêts à questionner notre zone de confort pour que la société change profondément.
[...]
Nous affirmons qu’il est possible de bien vivre sans sombrer ni dans l'ultra-consommation ni dans le dénuement total ; que l’économie doit être consciente de sa dépendance à son environnement pour être pérenne ; et que la réponse aux problèmes environnementaux est cruciale pour la réduction des inégalités et des risques de conflits. La société que nous voulons n’est pas une société plus dure, plus triste, de privation subie ; c’est une société plus sereine, plus agréable, de ralentissement choisi.
[...]
En tant que citoyens, en tant que consommateurs, en tant que travailleurs, nous affirmons donc dans ce manifeste notre détermination à changer un système économique en lequel nous ne croyons plus. Nous sommes conscients que cela impliquera un changement de nos modes de vie, car cela est nécessaire : il est grand temps de prendre les mesures qui s’imposent et de cesser de vivre au-dessus de nos moyens, à crédit de la planète, des autres peuples et des générations futures. Nous avons besoin d’un nouvel objectif que celui du maintien à tout prix de notre capacité à consommer des biens et des services dont nous pourrions nous passer. Nous devons placer la transition écologique au cœur de notre projet de société.
"


Cette prise de conscience des étudiants, gagnant en lucidité sur la société qu'ils vont intégrer prochainement en tant que contributeurs économiques actifs, me renvoie à ma propre prise de conscience de ces dernières années (les premiers posts de ce blog en 2011 ne faisaient que peu de place aux causes systémiques des enjeux climato-énergétiques), ainsi qu'au livre "Candide jeune ingénieur, fait de la résistance", de Jean-Noël Contensou, que j'ai lu il y a quelques années. Le héros étudiant s'y interroge sur ses motivations et tente de comprendre ce qu'il est amené à devenir : un mercenaire prêt à s’investir dans la conception et la fabrication de tout ce qui se vend, quels que soient les dégâts collatéraux. Prenant conscience de sa collaboration à un envahissement technologique aveugle et condamnable, il fait le choix conscient et courageux de renoncer à une carrière brillante mais douloureuse, au profit d'ambitions humaines et intellectuelles à sa mesure.

C'est le chemin que nous sommes un certain nombre à parcourir en ce moment.

science et technique : états d'âme de l'ingénieur

J'ai écouté récemment le discours honnête et courageux de Clément Choisne à sa remise de diplôme d'ingénieur de Central Nantes.

Commençant par une citation d'Albert Camus très à propos, « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. », le nouveau diplômé exprime ensuite les doutes des jeunes attirés et/ou doués par les matières scientifiques et se retrouvant à collaborer à un envahissement exponentiel de nos vies par la technologie, et une course puérile à la consommation :
« Comme bon nombre de mes camarades, alors que la situation climatique et les inégalités de notre société ne cessent de s’aggraver, que le GIEC pleure et que les êtres se meurent, je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse d’une vie de cadre supérieur, en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation. [...] L’éthique, c’est ce que doit retrouver l’ingénieur, et ne pas perpétuer les erreurs du passé et du sacro-saint progrès qui devrait et pourrait toujours nous sauver. Je vous rappelle par exemple que nous, ingénieurs, sommes les géniteurs de l’obsolescence programmée. [...] Je pense qu’il n’est pas trop tard de faire de Centrale Nantes un laboratoire de solutions techniques sobres et durables, de changer la donne et de construire un futur souhaitable où l’argent n’est plus la seule valeur. »
Et Clément Choisne termine son discours par une autre citation tout aussi à propos : « Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés peuvent changer le monde. C'est toujours comme cela que ça s'est passé », Margaret Mead.


Pour ma part, je pense avec Hervé Kempf qu'il est temps de remettre l’activité scientifique au service de l’intérêt général. La plupart des profils scientifiques ont été pervertis par notre système, et amenés à développer des technologies non parce qu'elles répondent à nos problématiques communes à long terme mais parce qu'elles peuvent enrichir des intérêts individuels à court terme (en cela bien aidé par la publicité), ou parce qu'elles peuvent accroître la productivité de l'activité industrielle (même si cela supprime du travail humain, augmente la consommation d'énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre), et cela sans peser ou assumer les risques et les inconvénients, et parfois les conséquences néfastes. Plutôt que d'avoir des scientifiques au service de lobbies ou d'intérêts particuliers, Hervé Kempf propose une maîtrise publique de l'activité scientifique, pouvant même s'impliquer démocratiquement dans le choix des pistes de recherche. Vaste programme.

jeudi 6 juin 2019

l'engagement des pères

"Il n'y a qu'un aventurier au monde, c'est le père de famille. [...] Il est responsable de tout, du présent, de l'avenir, et même du monde, et de la société dans lequel on vit et qu'il laissera à ces enfants dont il se sent pleinement responsable."
Charles Péguy

PIB, énergie, CO2

Ces trois indicateurs mis côte à côte :

Je crois de moins en moins que nous arriverons à stabiliser nos émissions de CO2 puis à les réduire tout en continuant à chercher la croissance du PIB.

Et pendant ce temps les températures continuent à croître...

détournement d'Europe

Ayant vu le drapeau européen récupéré par l'extrême-droite et détourné pour attirer les votes des gilets jaunes, je regrette d'avoir moi aussi modifié ce drapeau.

dimanche 12 mai 2019

l'Europe, locomotive du monde qui vient

L'Europe a de nombreux atouts, qui pourrait faire de notre continent une locomotive pour anticiper la transition de civilisation que nous allons devoir accomplir pour que la vie humaine reste possible sur Terre pour le plus grand monde d'entre nous j'espère.

L'Union européenne est une puissance économique mondiale, représentant selon les années 25% à 30% du PIB mondial (indicateur universellement reconnu, malgré ses nombreuses imperfections), du même ordre de grandeur que les Etats-Unis d'Amérique, et la première puissance commerciale.
L'Union européenne est le troisième plus gros consommateur d'énergie du monde en volume derrière la Chine et les Etats-Unis, mais consomme relativement peu d'énergie compte tenu de son niveau de développement économique et industriel. La consommation énergétique de l'Europe s'est élevée à environ 3200 kg d'équivalent pétrole par habitant en 2015, contre environ 6800 kg par habitant aux Etats-Unis (chiffres : Banque Mondiale).
L'Europe ne dispose quasiment plus de réserve d’énergies fossiles et importe maintenant plus de la moitié de sa consommation énergétique. Nous sommes donc obligés d’adopter des politiques d’économie d’énergie que je souhaiterais encore plus vigoureuses, et de développement des énergies renouvelables pouvant se substituer aux énergies fossiles. Sobriété énergétique, décarbonisation, efficacité énergétique, seront de vrais atouts pour l'avenir.
Enfin, sans tomber dans le pacifisme béat, l'Europe n'a pas d’appareil militaire démesuré et menaçant qui pourrait représenter une menace d'appropriation par la force des ressources devenues rares et leur exploitation au détriment des autres habitants de la planète.

Si l'Union Européenne donne le pouvoir à ses citoyens et impulse des politiques audacieuses pour réaliser au plus vite la transition qui minimisera les effets négatifs d'un effondrement, notre continent peut être le phare qui indiquera aux autres pays la sortie de secours de cette impasse qu'est devenu notre modèle de société entièrement fondé sur une abondance d'énergies fossiles carbonée bon marché.

Je suis pour une Europe de l'audace écologique ! Vive l'Europe !

référendum et jugement majoritaire

Le référendum descend du plébiscite, et a pu dériver vers une manière populiste, potentiellement autoritaire, de contourner le parlement. Le fait de n'avoir comme seules alternatives "OUI" ou "NON" dévalorise la question posée et l'électeur peut être tenté de se prononcer pour ou contre la politique menée (en général) ou celui qui la porte (le président de la République, ou le chef du gouvernement).

Par contre si le référendum se fait au jugement majoritaire, donnant le choix entre 4 à 8 variantes d'une même proposition, cela peut devenir un bon outil de fabrication du consensus et de progrès pour la démocratie.
C'est un aspect intéressant à associer au référendum d'initiative citoyenne que je défends depuis longtemps. Le jugement majoritaire suppose ainsi de sortir de la logique binaire et réductrice du référendum pour redonner de la complexité et de l’intérêt au fait de voter

vendredi 10 mai 2019

fin de l'Occident, naissance du monde

A la suite de mes lectures sur les risques d'effondrement de notre civilisation thermo-industrielle, je suis tombé par hasard dans une boîte à livre sur celui-ci :

Les contraintes écologiques interdisent que le niveau de vie occidental se généralise à l’échelle du monde. Il devra donc baisser pour que chacun ait sa juste part. Autrement dit, l’appauvrissement matériel de l’Occident est inéluctable.

(à ce titre, il serait d'ailleurs juste de parler de pays "sous-occidentalisés" et "en voie d'occidentalisation", plutôt que de pays "sous-développés" et "en voie de développement").

Pour réduire la consommation matérielle sans que cela soit vécu dans la souffrance et le sentiment de privation, nous devons inventer une nouvelle définition de la richesse.
Ici une bonne synthèse des 6 idées fortes du livre :

Je partage amplement les priorités de l'auteur :
  1. Reprise de contrôle des marchés financiers, des banques, et de la création monétaire,
  2. Réduction des inégalités,
  3. Ecologisation de l’économie.

vendredi 22 mars 2019

transition ou effondrement ?

J'ai lu avec grand intérêt le livre de Pablo Servigne et Rapahël Stevens :
Je retiens d'abord la définition d'Yves Cochet de l'effondrement : un "processus irréversible à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, etc.) ne seront plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi".

La distinction entre les limites et les frontières est intéressante. Reste que nous avons déjà franchi de nombreuses frontières (émissions massive de gaz à effet de serre, pollution des océans et des sols, extinction de nombreuses espèces animales...) et approchons des limites (notamment celle des réserves d'énergie fossile, mais aussi des métaux et autre matériaux indispensables à notre civilisation).

Je ne sais pas si cette citation d'Aldous Huxley est exacte, tirée d'un essai de 1928 intitulé « Progress: How the Achievements of Civilization Will Eventually Bankrupt the Entire World » (en français: « Le progrès : comment les accomplissements de la civilisation vont ruiner le monde entier »), mais elle serait visionnaire :« La colossale expansion matérielle de ces dernières années a pour destin, selon toute probabilité, d’être un phénomène temporaire et transitoire. Nous sommes riches parce que nous vivons sur notre capital. Le charbon, le pétrole, les phosphates que nous utilisons de façon si intensive ne seront jamais remplacés. Lorsque les réserves seront épuisées, les hommes devront faire sans… Cela sera ressenti comme une catastrophe sans pareille. » 

J'ai pris conscience avec ce livre de la fragilité de notre système, financier comme institutionnel, de son addiction à la croissance. Il nous faut consommer de plus en plus de ressources (notamment d'énergie) pour maintenir un système de plus en plus complexe.

Certains espèrent une porte de sortie par "un véritable découplage entre croissance et impact environnemental, grâce aux technologies exponentielles" (sic). Cela serait faire abstraction de la raréfaction inéluctable de la plupart des ressources nécessaires à es technologies, comme déjà lu plus tôt.

Après ce constat lucide, le livre ouvre sur l'espoir de franchir et effondrement en limitant les dégâts tant pour la planète (mais ils sont déjà importants) que pour l'humanité. "L’effondrement n’est pas la fin mais le début de notre avenir".

Sur le même thème de l'effondrement, je conseille certains épisodes de la web-série [next], par exemple celui avec Pablo Servigne ou avec Anthony Brault.

On trouve effectivement des gens qui travaillent déjà courageusement à construire l'après-effondrement, par exemple :Adrastia, qui a pour objectif d’anticiper et préparer le déclin de la civilisation thermo-industrielle de façon honnête, responsable et digne.L’Institut Momentum, laboratoire d’idées sur les issues de la société́ industrielle et les transitions nécessaires pour amortir le choc social de la fin du pétrole, laboratoire d'idée qui se consacre à répondre au défi de notre époque : comment organiser la transition vers un monde postcroissant, postfossile et modifié par le climat ?

mardi 19 février 2019

pacte finance-climat

Alors que la BCE a crée plus de 2.500 milliards d'euros en deux ans et demi et que l’essentiel est parti à la spéculation, comment imaginer qu’on ne puisse pas investir autant d’argent, voire plus, pour le climat qui est une question de survie de l’Humanité.


Je vous invite à étudier cette proposition et signer cet appel aux chefs d'état et de gouvernements européens.

J'y retrouve ma proposition de faire voter périodiquement par le Parlement Européen les objectifs et missions de la BCE (plutôt que de les voir figés par la Constitution Européenne), et de donner comme première priorité à la BCE le financement d'un grand programme de transition énergétique et écologique.

L'histoire des objets

De l'extraction jusqu'à la vente, l'utilisation et la destruction, tous les objets dans nos vies affectent nos concitoyens comme les êtres humains vivant dans le reste du monde. Pourtant la majeure partie de ce processus nous est cachée. L'histoire des objets est un rapide aperçu anecdotique sur le revers de nos habitudes de production et de consommation. L'histoire des objets montre les interconnexions entre de nombreux problèmes environnementaux et sociaux, et nous amène tous ensemble à réfléchir à la création d'un monde plus juste et plus durable.

Un petit film à regarder, par The Story Of Stuff Project :

EROI et effondrement

EROI pour "Energy Returned On Energy Invested", en français "taux de retour énergétique", est  le ratio d'énergie utilisable rapportée à la quantité d'énergie dépensée pour obtenir cette énergie.

Un EROI inférieur à 1 signifie qu'on dépense plus d'énergie dans le processus que l'énergie utilisable que l'on récupère : c'est un "puit" d’énergie plutôt u'une source.

Ce ratio ne cesse de décroître depuis les années 40 :

Il devient de plus en plus cher d'extraire du pétrole, car les gisements les plus facile d'exploitation s'épuisent.

En quoi le EROI est-il important ?
Lisons Charles Hall :
If you've got an EROI of 1.1:1, you can pump the oil out of the ground and look at it. If you've got 1.2:1, you can refine it and look at it. At 1.3:1, you can move it to where you want it and look at it. We looked at the minimum EROI you need to drive a truck, and you need at least 3:1 at the wellhead. Now, if you want to put anything in the truck, like grain, you need to have an EROI of 5:1. And that includes the depreciation for the truck. But if you want to include the depreciation for the truck driver and the oil worker and the farmer, then you've got to support the families. And then you need an EROI of 7:1. And if you want education, you need 8:1 or 9:1. And if you want health care, you need 10:1 or 11:1.
(cité ici en français)

L'épuisement des ressources pétrolières provoque la diminution du EROI, ce qui va rendre difficile de continuer à faire fonctionner notre civilisation entièrement fondée sur la consommation d'énergie fossile bon marché.

Nous voyons donc apparaître la théorie sur les risques d'effondrement de notre civilisation thermo-industrielle.

jeudi 14 février 2019

l'affaire du siècle

Peut-être une autre manière de peser sur les décisions et de faire prendre en compte l'urgence d'agir face aux changement climatique :
Signez la pétition "l'affaire du siècle".

lundi 11 février 2019

le grand débat

Ce serait dommage de ne pas participer quand nous y sommes invités :

Tous les thèmes ne sont pas au programme : mettons-les y !!

vendredi 18 janvier 2019

un litre de carburant = un kg de carbone

En première approximation, un litre de carburant  émet un kilogramme de carbone,quel que soit le carburant.
Donc les carburants devraient être soumis à une taxe carbone de même ordre de grandeur, pour tous les carburants, l'essence et le diesel des véhicules particuliers, mais aussi le fioul du transport maritime et pour usage agricole, le kerosen du transport aérien. 

production locale pour alimentation locale

Dans ma réflexion sur la transition énergétique des zones urbaines, je parlais de développer une production agricole urbaine et agroécoloqique à une échelle commerciale, pour de la consommation de proximité d'une alimentation locale, frais, responsable. Certains développent même des projets de maraîchage urbain pour aller vers l'auto-suffisance alimentaire des villes.

Pour ceux qui ne sont pas habitués à faire leur potager, voilà un vrai engagement de vie qui contribue à réduire l'empreinte écologique de notre alimentation.

Et en plus c'est économique !

mercredi 16 janvier 2019

principes généraux

Je voudrais vous citer les principes généraux tirés de "une transition écologique transverse : vers une société soutenable et résiliente" (300 propositions politiques du Collectif Citoyen pour une Démocratie Durable), que j'approuve totalement comme principes directeurs des décisions de toute politique commune, qu'elle soit nationale, européenne ou internationale :

* principe de soutenabilité : passer du "développement durable" à la "société soutenable" : l'économie au service de l'Homme et les activités humaines circonscrites aux limites écologiques.
* principe de solidarité intergénérationnelle : le présent n'a de sens que si un avenir est assuré.
* principe de résilience : chercher à augmenter notre capacité de notre société à résister aux perturbations, mêmes brutales.
* principe pollueur-payeur.
* principe bonus-malus : les pratiques soutenables doivent être doivent être encouragées et récompensées, et les lacunes d'effort doivent être découragées voire sanctionnées.
* principe de l'écologie de la demande : il faut impulser la métamorphose des logiques d'utilisation d'énergie et de ressources, en plus de traiter la question de la production d'énergie, de biens, des services.
* principe de transition culturelle : la course à la solution technique est une fuite en avant ; le clef se situe dans une mutation de nature culturelle.
* principe de postérité post-croissance : toute politique se doit d'être réalisable à croissance générale nulle ou quasi-nulle (c'est-à-dire à volume de l'économie constant).

jeudi 3 janvier 2019

pouvoir de non-achat

Alors que l'on parle beaucoup du pouvoir d'achat, je voudrais vous parler du pouvoir de non-acheter.

D'abord le pouvoir de résister : affirmer notre liberté de consommateur en boycottant les événements commerciaux destinés à nous faire acheter ce dont nous n'avons pas besoin. Je vous invite notamment à ne rien acheter lors d'événements comme les black fridays :
et autres pièges commerciaux :

Ensuite prendre le contre-pied de la publicité, en évitant de s'exposer à la publicité et/ou en évitant d'acheter des marques et produits très présents dans les publicités, cela pour 2 raisons :
- la pub nous asservit, salit toutes les valeurs et dégrade l'Homme,
en achetant un produit vanté par une publicité, on paie une part de la pub.
 

Enfin, défendre nos idées par le biais de notre consommation :
- "éco-consommation", tenant compte des impacts écologiques et sociaux des produits achetés et des entreprises qui les fabriquent et commercialisent. La consommation citoyenne est l’occasion d'affirmer ses valeurs : solidarité, équité, respect de l’environnement.
- achats utiles et durables, tenant compte de la répérabilité, de la durée de la garantie,
- achats locaux,
- produits alimentaires de préférence bio, bruts et non préparés par l'industrie agro-alimentaire, acheter en vrac,
- préférer les gros conditionnements, éviter les produits sur-emballés,
- commerce équitable.


Et encore mieux, éviter d'acheter et de vendre !
Emprunter et prêter des objets est un bon moyen de créer du lien et d'échanger des compétences et expériences en plus des objets eux-mêmes. C'est vrai des outils comme des livres.
Utiliser le réseau de bibliothèques, les boîtes à livres, les sites comme donnons.org, mytroc.fr ou france-troc ; proposer les vêtements trop petits des enfants qui ont grandi, ou les jeux et livres auxquels ils ne s'intéressent plus ; repriser ses chaussettes, coudre des pièces sur les coudes ou genoux troués des pulls ou des pantalons ; utiliser les transports en commun, faire du co-voiturage, rouler en vélo ; fabriquer nous-mêmes les cadeaux que nous offrons...


Comme l'écrit Sylvain Tesson : "On dispose de tout ce qu'il faut lorsque l'on organise sa vie autour de l'idée de ne rien posséder" (Dans les forêts de Sibérie, 2011).