mercredi 19 juin 2019

flygskam --> fiets trots

Les Suédois ont inventé un nouveau mot : flygskam. Il illustre le sentiment de honte que ressentent les personnes sensibles au devenir de la planète face à l'idée de prendre l'avion et de participer aux effets néfastes du transport aérien sur l'environnement.

Quelques chiffres : on estime que 2% des émissions carbones mondiales découlent du transport aérien. Sur un trajet de 500km, un avion de ligne rejette entre 145 et 241kg de CO2 par passager. Avec en prime de l’oxyde d’azote, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre et des multiples particules fines qui restent dans l’air.

Quand on compare les émissions de gaz à effet de serre des différents modes de transport "modernes" (c'est-à-dire qu'on n'y trouve pas la marche à pied, le transport à dos de cheval ou les véhicules hippomobiles), on constate de grands écarts :

En même temps, l’avion n'est pas forcément le mode de transport le plus polluant, cela dépend du type de trajet, du nombre de passager et de la distance, comme expliqué ici.

Selon Céline Deluzarche :
Avec 13,41 gigatonnes de CO2 émis en 2016 dans le monde, le transport est le deuxième contributeur de gaz à effet de serre derrière la production d'énergie et d'électricité. Les trois quarts des émissions liées au transport sont dues aux camions, bus et voitures. La route a ainsi généré 5,85 gigatonnes de CO2 en 2016, selon l'AIE. Une hausse de 77 % depuis 1990. Avec 0,91 gigatonne par an, l'avion arrive deuxième. Le transport aérien est donc globalement responsable de 2,8 % des émissions de CO2 dans le monde.

ou encore :

Le transport ferroviaire parait bien être le plus efficace pour minimiser l'impact sur le climat d'un transport longue distance.

Que ce soit à propos de transport aérien ou automobile, il est intéressant de constater que progresse un sentiment de honte : honte de polluer, honte de contribuer au changement climatique, en clair de honte d'oblitérer notre futur. Ce sentiment pourrait déboucher sur des transports "climato-responsables", comme on a vu éclore le commerce équitable, la banque éthique ou les investissements socialement responsables (en prenant les pincettes qui s'imposent). Cela pourrait s'amplifier en une honte de rester passifs, inactifs face aux bouleversements de plus en plus inéluctables du climat.

Mais cela me parait particulièrement important de dépasser ce sentiment de honte pour ressentir la fierté de contribuer au changement dont le monde a vraiment besoin, pas le changement climatique redouté, mais un retournement de nos modes de vie, pour retrouver plus de temps, consommer moins d'énergie, émettre moins de gaz à effet de serre, avoir plus de joie et de simplicité.

En clair, passer du flygskam au fiets trots !!


1 commentaire:

  1. «L'aérien ne doit plus faire partie des rêves d'enfants d'aujourd'hui»

    «A nouveau projet écologique, nouvel imaginaire. Tout en admirant les grandes aventures du XXe siècle, Saint Exupéry et tant d'autres qui nous feront toujours rêver; à nous d’inventer de nouveaux rêves pour les enfants d'aujourd'hui.»

    Léonore Moncond'huy

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