samedi 12 novembre 2016

justice et prison sans barreaux

Je repars de la finalité des sanctions prononcés par le justice, précédemment listées ainsi:
  • protection de la société : rassurer et protéger la société en mettant à l'écart les fauteurs de troubles pour les empêcher de nuire.
  • éducation : punir le fautif pour lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes, et lui apprendre à mieux se comporter; l'aider à trouver sa place dans la société dans le respect des lois.
  • réparation : tenter de dédommager les victimes, compenser les préjudices subis.

Cette infographie du Monde montre pourquoi l'incarcération ne peut être la seule réponse aux délits :
En résumé : nos prisons sont sur-peuplées de détenus peu éduqués, majoritairement dépressifs, dépendants de substances addictives, et/ou souffrant de troubles psychotiques.
Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté le déclare : “Plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées”.

La prison devrait être réservée à la fonction de protection de la société. Cela doit être réservé aux individus dangereux, avec probabilité élevée de récidive.
Tous les autres cas devraient être traités autrement.
Les personnes atteintes de troubles psychotiques doivent être soignées : est-il nécessaire qu'ils soient incarcérés pour cela ?
Les personnes ayant commis des délits en lien avec une addiction (alcool, drogues) pourront passer un contrat par lequel ils s'engagent à une désintoxication contraignante.
Les troubles de l'humeur, syndrome dépressif et anxiété généralisée notamment, me paraissent plutôt une conséquence de l'incarcération qu'une cause de délit.
Je pense donc que pour l'incarcération d'une partie des détenus n'est pas bénéfique pour la société, car elle génère des troubles psychiatriques, et éventuellement accentue des addictions.

Face à ce constat, au delà des alternatives à l'emprisonnement évoquées plus tôt, on peut aussi imaginer des prisons « ouvertes », sans barreaux, avec un taux d’évasion inférieur à celui des prisons fermées, des prisons où tous les détenus ont un travail rémunéré, où le taux de récidive après la sortie est 2 à 3 fois moins important que pour les détenus passés par les prisons fermées, des prisons où, à la sortie, les détenus libérés trouvent des solutions d’insertion préparées pendant le temps de la détention, des prisons où l’on compte moins de suicides qu’ailleurs, des prisons qui coûtent beaucoup moins cher aux contribuables que les prisons fermées. Ce n'est pas une utopie, cela existe dans une bonne partie de l'Europe. Le créateur de la toute première expérience de prison ouverte, en 1834, avait inscrit au fronton de l’entrée cet avis : « Ce pénitencier ne reçoit que des hommes. Le crime reste à l’extérieur ».
Le système n'est certainement pas adapté à tous les détenus, mais mérite d'être étudié.

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