jeudi 3 février 2011

taxes d'importation: sur le coût du travail

Un élément à prendre à compte dans la redéfinition des taxes européennes d'importation: les différences de niveau de salaire entre les différents pays de notre belle planète.

Imaginons donc une taxe sur la partie "coût de main d'oeuvre" d'un produit importé.

Les salaires entre les différents pays ont des niveaux très variés, ce qui est moins admissible est que ces salaires ramenés en parité de pouvoir d'achat montrent encore des inégalités de traitement de grande ampleur: par exemple, quand le salaire minimum en France est de 1239 en PPA, il est de 882 aux Etats-Unis et de 494 en Turquie.
Je proposerai donc une taxe d'un montant équivalent à la différence de coût de main (en parité de pouvoir d'achat de préférence) entre le produit s'il était fabriqué en Europe au coût de main d'oeuvre du salaire minimum européen, et le produit fabriqué dans son pays réel de fabrication.

Les difficultés:
1) connaître la part de main d'oeuvre dans le coût d'un produit importé: ce pourrait être une déclaration imposée à l'entrée sur le territoire européen, ou une estimation par type de produit.
2) connaître le coût réel de main d'oeuvre dans le pays réel de fabrication: ce pourrait être basé sur le salaire minimum du pays producteur s'il existe, ou sur une estimation de ce salaire minimum à 40% du salaire moyen (statistique donnée par le Bureau International du Travail)
3) se baser sur un chiffrage impartial de la PPA.

Essayons d'estimer le montant des revenus provenant de cette proposition de taxe, pour les 2 plus gros contributeurs (derrière l'Union Européenne) aux importations françaises en 2009: la Chine et les Etats-Unis d'Amérique.

Etats-Unis d'Amérique:
25.1 milliards d'euros d'importations françaises 2009; estimons à 40% la part de main d'oeuvre dans ce montant, soit 10 milliards d'euros. Le salaire minimum aux Etats-Unis dépend de l'état de production, estimons le à 652 euros mensuel. Sans tenir compte de parité de pouvoir d'achat et en prenant 1024 euros mensuel comme salaire minimum européen, cela donnerait 5.7 milliards de taxes (soit 23% de taxes).

Chine:
29.8 milliards d'euros d'importations françaises 2009; estimons à 20% la part de main d'oeuvre dans ce montant, soit 6 milliards d'euros. Le salaire minimum en Chine dépend de la province de production, estimons le à 115 euros mensuel. Sans tenir compte de parité de pouvoir d'achat et en prenant 1024 euros mensuel comme salaire minimum européen, cela donnerait 43.1 milliards de taxes (soit 144% de taxes: de quoi fâcher la Chine).

Soit un revenu sur les importations américaines et chinoises de 48.9 milliards d'euros (à comparer aux 62 milliards d'euros perçus par les douanes françaises en 2007). Et nous n'avons aborder là que le volet "coût du travail" des taxes d'importation. Reste 2 volets à traiter: disparités de protections sociales et taxes sur la pollution dûe aux transports.

1 commentaire:

  1. Dans la phase transitoire (période de 10 ans de basculement progressif de droits de douanes actuels ayx droits de douanes que je propose), le calcul pourrait se faire en considérent le minimum des salaires minimums des différents pays de l'Union Européenne (ou 40% du salaire moyen si absence de salaire minimum).

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